Bonjour à tous et toutes,

Aujourd'hui, circuit des chateaux bourbonnais du XIe au XVIIe siècle

a. MONTLUÇON

Le château actuel a remplacé un premier château (XIe) : il a été (re)construit de 1370-1380 à 1450 environ, par les ducs Louis II (qui y meurt en 1410), Jean Ier et Charles Ier de Bourbon, pour servir de place-forte puis de demeure de plaisance.
Le grand corps de logis, à trois niveaux, orné d'une galerie (reconstruite vers 1925), est flanqué d'un donjon carré de 28 m de hauteur, d'une chapelle (disparue au XIXe s.), d'une tour pour recevoir l'horloge municipale, d'une aîle Nord (détruite vers 1830) et de deux tourelles sur la façade Ouest.
Plus ou moins à l'abandon à partir de 1527, il accueille successivement un tribunal, la mairie (de 1792 à 1809), une caserne (jusqu'en 1913) puis un musée?

b. Aux portes
des COMBRAILLES

1 - Sur la D 993 vers Evaux, entre Argenty et Richeboeuf , une petite route mène au Mas : une demeure quadrangulaire apparaît ruinée depuis un incendie survenu au début du XXe s. Son état architectural actuel date de 1449, quand le seigneur Robert Arnoux le fortifia.

2 - Au Nord de Sainte-Thérence, une agréable promenade permet d'atteindre les ruines du château de l'Ours. Peut-être construit par Guy de Dampierre au début du XIIIe s. pour défendre la seigneurie de Montluçon, il se compose du donjon circulaire de 19 m de hauteur (24 m à l'origine) avec quatre niveaux : cave pour les provisions (les "oubliettes" sont une légende), salle commune au premier étage, salle voûtée d'arête au deuxième, salle possible au-dessus. Trois cours, des écuries (?) et un mur d'enceinte se répartissent autour. Dirigé au XIVe s. par la famille de la Voreille, il passa ensuite aux Betz (de 1360 à 1460), aux Villelume, à la couronne avant son abandon au XVIIe.

3 - Saint-Genest : au Sud-Est du village, quelques pans de murs sont visibles dans la broussaille, à la Mallerée. C'est tout ce qu'il subsiste du château des Cordeboeuf-Beauverger (seigneurs des lieux aux XVIe-XVIIe s.)

Dans l'église du village, on peut voir les pierres tombales du seigneur Benigne (mort en 1552) et de son épouse Louise de Léontoing-Moutgon.

4 - A Ronnet, le donjon se voit facilement, sur sa motte. Edifié par Guy de Dampierre (comme l'Ours) vers 1210, il atteint 19 m de hauteur (30 sans doute à l'origine) et se compose de trois niveaux : deux salles voûtées en coupole au rez-de-chaussée et premier étage (où se trouve l'entrée !) puis une terrasse (en fait, sol d'une troisième salle disparue).

A proximité, vers le sud, le château de Fretaize, construit au XIVe s. n'est plus que ruine.

c. Sur les pas des SEIGNEURS de la SOUCHE et de BEAUCAIRE

5 - Dans l'église de Chamblet, un tableau ("Le couronnement de la Vierge") montre le visage d'un seigneur du XVIIe s. : Nicolas Jean de Bartillat, de la famille des seigneurs d'Huriel et serviteur d'Henri IV et de Louis XIII. Il est représenté en bas à droite en donateur.

6 - La famille de la Souche est implantée à Doyet de 1250 à 1620. Sans doute est-ce Jean (prénom fréquent dans cette famille) qui éleva ce château au XIVe s.?
Le donjon carré possède de beaux mâchicoulis polylobés et un toit à forte pente. Ses trois niveaux abritent de vastes salles dont une est encore décorée d'une peinture murale.
L'enceinte de la cour haute est munie de quatre tours d'angle (celle du Sud-Est a une ouverture dite "canonnière") et pourvue d'étonnantes meurtrières à éclipse (pivotantes).
La seconde enceinte, circulaire, est peu visible.
Ce château passa ensuite à la famille de Courtais du XVIIe au XIXe s.

7-Plus loin, au Sud de Montmarault, à Vernusse, l'imposant château de Puyguillon (donjon, tours, courtine et grande terrasse) a appartenu aux familles de la Batisse (au XIVe s.), de Beaucaire (de 1398 à 1634) qui lui donnèrent son aspect actuel au XVIe s.,puis de Rollat (jusqu'en 1834).
A l'église de Vernusse se trouve conservée la pierre tombale de Jean III de Beaucaire, conseiller de François II, sénéchal du Poitou, mort en 1581.
Nous retrouverons les Beaucaire à Audes.

d. Autour de COSNE

8 - A gauche de la D 94 vers Cosne, non loin de la forêt de Lespinasse, se remarque le château de la Varenne : un premier château du XIVe appartenait à la famille de la Souche ; au début du XVIIe, la famille de Bonneval le transforme en une belle demeure classique telle qu'elle apparaît aujourd'hui : un logis à deux ailes et deux pavillons formant l'entrée. Une famille de "commis" de la royauté, originaire de Hérisson, les Luylier, l'achète en 1700.

9 - au Sud de Tortezais se trouve un bel exemple de demeure seigneuriale de la fin du Moyen Age (fin XVe s.) : La Brosse-Raquin. Un grand logis rectangulaire avec deux grosses tours rondes aux angles. Aux mains des Raquin puis des De la Brosse (XVIe s.), il passa ensuite aux Villards (jusqu'en 1686), aux Le Gendre et à partir de 1717 aux Champfeu ?

10 - Considéré comme le troisième grand château (avec Bourbon-l'Archambault et Chantelle) des ducs de Bourbon, Murat n'offre plus que des grandes ruines embroussaillées, victime lui-aussi de la vengeance de François Ier après la "trahison" du dernier duc (1527).
Construit vers 1050 (par Archambaud du Montet ?), agrandi ensuite aux XIIIe-XIVe, surtout par le duc Louis II (comme à Montluçon, Bourbon, Hérisson?), il était une résidence très fréquentée par les ducs (Robert de Clermont) et les duchesses (sa femme Béatrix, qui y décède en 1310, Anne, Marie de Berry, Isabeau de Valois?).
Il conserve encore six tours rondes dont le donjon, une tour carrée et des vestiges de logis.

11 - Près de Buxières-les-Mines, le château de La Condemine (du nom des seigneurs qui l'occupèrent du XIVe au XVIIe) se compose d'un beau logis demi-circulaire avec donjon.

12-A l'église de Vieure, une pierre tombale représente un capitaine-vassal des ducs de Bourbon au XVe s., Ptolémée Coron.

A proximité, la famille de Vieure éleva au XIVe s. le château de la Salle, réaménagé vers 1475 par Jean de Vieure en un logis plus habitable : il conserve cependant une grande tour ronde à machicoulis et une tour rectangulaire.

e. Au berceau des BOURBONS

13 - Sur la D 145, à l'Ouest de Cérilly, le hameau de La Breure conserve quelques ruines (tour, courtines) du château de la Bruyère-l'Aubépin, construit vraisemblablement au milieu du XIIIe s. (par Archambaud VIII ?), très disputé (pris par les Routiers pro-Anglais en 1369, repris par Louis II, ruiné lors des guerres de religion en 1568 et 1591, abandonné ensuite).

14-Site plus éloigné mais très important : Bourbon-l'Archambault.
Un premier château, de terre et de bois, construit par les ducs d'Aquitaine au VIIIe s., fut détruit par Pépin le Bref. Un second, apparaît au XIe ou XIIe s., résidence des seigneurs Archambault. C'est le duc Louis Ier qui lui donne au début du XIVe s. son aspect le plus imposant : une enceinte de quinze tours (trois sont conservées), des logis, la Sainte-Chapelle (abritant un morceau de la "Vraie Croix" et un autre de la Couronne d'épines, offertes par Saint-Louis à son fils Robert de Clermont). Louis II fait surélever toutes les tours et ajoute celle de "Qui-qu'en-grogne, conservée. A la fin du XVe, Jean II, Pierre II et Anne font reconstruire la Sainte-Chapelle.
Du XVIe au XVIIIe s., le château est abandonné, puis vendu en 1794 comme bien national et transformé en carrière de pierres jusqu'au sauvetage des vestiges actuels par A. Allier (1832).
Depuis quelques années, une association et des comédiens l'animent.

15-Dans l'église de Franchesse, une pierre tombale du XIVe-XVe s. représente un seigneur en prières avec son écusson.

16 - Le château de Hérisson semble avoir été construit à partir du XIe s. par les Bourbons mais c'est encore Louis II qui lui donna son aspect actuel : sept tours et un donjon de 30 m de haut à quatre niveaux (une partie s'est effondrée en 1889), une basse-cour fortifiée (trois tours).
Son histoire fut mouvementée : pris par les Anglais vers 1170, repris, de nouveau pris vers 1363, vol des bagages du Roi Charles VII par le routier Villandrando ! vers 1437, bombardé par Louis XI lors de la Ligue du Bien Public en 1465, théatre de plusieurs combats pendant la Fronde, de 1650 à 1652.
Comme de nombreux châteaux, il est ensuite démantelé, transformé en carrière de pierres, sauvé.

17-Le château de La Roche-Othon (construit au XIVe s.?) appartenait aussi aux Bourbons (Louis II-encore lui !- le reconstruit au début du XVe) puis aux Villelume qui le restaurent au XVIe et début XVIIe s.

f. En vallée du CHER

18 - A Saint-Victor, deux châteaux se faisaient face :
- Passat : le château actuel (donjon carré à deux tours, logis et cour à arcades) date de sa reconstruction en 1518 par l'officier royal Antoine de Lyon. Le premier château, peut-être élevé par Géraud de Passac à la fin du XIe s. n'existe plus.
- Thizon ne subsiste qu'à l'état de vestiges envahis par la végétation : une base de tour ronde, une cave, des traces d'une chapelle?Construit au XIIe s. (par Pierre de Thizon ?), il entra rapidement dans le domaine des Bourbons qui le donnèrent parfois à des fidèles (Borbonius vers 1248, Robinet de Vendat vers 1398 ?). Abandonné au début du XVIIe s. et peu à peu détruit jusque vers 1930 !

19 - A côté du château de La Crète, à Audes, subsistent les ruines du premier château (logis, deux tours rondes d'angle, un donjon) possédé par les Culan aux XIIIe-XIVe s., les Beaucaire, les Allègre-de Beauvoir, les Tourzel ?et démantelé après la Révolution.
Le tombeau du seigneur de La Crète, François de Beaucaire (évêque de Metz, décédé en 1591) se trouve dans l'église d'Audes.

20 - En bordure de la N 144, à Reugny, un ancien prieuré (XIIe ou début XIIIe s.) surprend par son aspect militaire : une enceinte de quatre tours (trois conservées), un "donjon" carré de 12 m de hauteur.
Abandonné au XVIIe, tranformé en ferme, il a été restauré.

21 - Plus au Nord, dans le Cher, on ne peut manquer Ainay-le-Vieil.
Un premier château (XIIe-XIVe) fut aménagé par les sires de Bourbon, puis les Barres, les de Senly et les Culan, racheté par le célèbre Jacques C?ur, grand argentier de Charles VII. Enfin ce sont les Chevenon de Bigny (possesseurs de la demeure à partir de 1467) qui lui ajoutent le logis Renaissance à trois niveaux dont le premier rassemble salle à manger, salons, salle de garde?, la chapelle (ornée de superbes vitraux et fresques) et de superbes jardins à la française.
Ainay conserve aussi des souvenirs plus récents : sur Colbert (les descendants du ministre s'allièrent par mariage aux Bigny) et sur Marie-Antoinette (obtenus là encore après une union avec un héritier de la duchesse de Tourzel, fidèle compagne de la reine au Temple).

g. Le "Triangle d'Or" : HURIEL, CULAN, BOUSSAC

22 - Huriel est le plus ancien donjon de pierre (rectangulaire 12 x 11 m) de la région, construit vers 1090 par les seigneurs d'Humbault. C'est aussi le plus haut (33 m ) avec une cave voûtée en berceau, un entresol, deux salles superposées construites dès le début, deux autres salles (3ème et 4ème étages) ajoutées au début du XIIe et au XIIIe s. Sa toiture pointue, "la toque", lui fut enlevée au début du XXe s.
Après les Humbault, il passe à plusieurs grandes familles : les Déols (XIIIe), les De Brosse surtout (de 1256 à 1478) qui possédaient aussi Boussac et dont les plus illustres représentants sont Roger II (1256-1287), Pierre Ier (mort en 1315), Louis Ier (1315-mort à Poitiers en1356) et son frère Pierre, Pierre II (mort en 1422), Jean Ier (1422 à 1433) compagnon de Jeanne d'Arc et maréchal de France et Jean II qui vend Huriel au Comte de Nevers.
Des éléments des gisants de Louis Ier, Louis II et Pierre II sont encore visibles à l'église d'Huriel.
Les Bartillat possédèrent le château de 1673 à la Révolution.

23 - Dans l'église de Treignat, un mausolée tardif protège une belle sépulture des seigneurs Antoine et Jean Le Groing et de l'épouse de ce dernier.
Le château de Villebouche garde le souvenir de cette famille Le Groing qui construit la demeure au XIIe s. (il en subsiste une tour ronde). Au XIVe, Guillaume devient le vassal des De Brosse et construit le donjon. Au XVe, ils donnent au château son aspect actuel, achètent la seigneurie voisine d'Herculat et deviennent des serviteurs fidèles de la monarchie. Jean meurt à la bataille de Pavie (1525).

24 - Nous retrouvons la famille De Brosse à Boussac : d'abord élevé au XIIe, le château a été entièrement reconstruit par le maréchal Jean Ier de Brosse vers 1425-1430 puis remanié par son fils Jean II, chambellan et conseiller des Rois Charles VII et Louis XI, décédé en 1480.
C'est un grand logis rectangulaire flanqué de plusieurs tours carrées et rondes et abritant une suite de salles (salle des gardes, salon, cuisines, chambres ?).
Après Jean III, René Ier (tué à Pavie en 1525), Jean IV (mort en 1564) et René II, le domaine passa à la couronne.
La Révolution détruira le donjon et la chapelle et le XIXe s. le transformera en sous-préfecture (G. Sand y séjournera et Mérimée y découvrira les célèbres tapisseries de "La Dame à la Licorne").

25 - A Saint-Eloy-d'Allier, en bordure du lac de Sidiailles, La Roche-Guillebaud dresse ses ruines romantiques : un donjon et quelques tours abandonnés depuis le XVIIe s. Construit au XIe (par Guillaume de Châteauroux ?) ou au XIIe s., il passa en 1218 aux Humbault d'Huriel.
Il fut plusieurs fois pris et repris par les Anglais, les Français et les Routiers.

26 - Enfin Culan dresse son long logis rectangulaire flanqué de trois grandes tours carrées de 15 m de hauteur au-dessus de l'Arnon.
Comme Boussac, il fut construit au XIIe s. par les seigneurs Jobert, Guillaume et Renoul Ier. Hugues fut tué à Crécy en 1346. Louis Ier, amiral de France et ?lui aussi !- compagnon de Jeanne d'Arc, reconstruit le château (c'est la demeure actuelle). Son neveu Charles Ier dirigea l'armée de Charles VII. Louis II fut conseiller du Roi Louis XI qui séjourna à Culan en 1465.
Le château est plus tard confisqué à Pierre en 1582, et vendu successivement à Sully, au Prince de Condé et à Michel Le Tellier, père de Louvois.

J'espère que cette page vous donnera envie de venir faire un tour dans l'Allier.

Bonne journée. Annie-Claude

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